dormeur

dormeur, euse [ dɔrmɶr, øz ] n.

• XIV^e; de dormir

1 ♦ Personne en train de dormir. Dormeur qui ronfle, qui rêve. « Dormeuse, amas doré d'ombres et d'abandons » (Valéry). — Adj. Poupée dormeuse ou aux yeux dormeurs, dont les yeux se ferment quand elle est dans la position horizontale.

2 ♦ Personne qui dort beaucoup, aime à dormir. « J'avais été jusque-là grand dormeur » (Rousseau).

3 ♦ N. m. Tourteau (à cause de son immobilité).

4 ♦ N. f. DORMEUSE. Boucle d'oreille dont la perle ou la pierre, montée sur pivot, se fixe au lobe de l'oreille (opposé à pendeloque).

● dormeur nom masculin Autre nom du tourteau. Requin apathique des eaux littorales de l'Atlantique tropical (États-Unis et Brésil), pouvant atteindre 4 m et 200 kg. Synonyme de arctocèbe. ● dormeur (expressions) nom masculin Dormeur du Groenland, requin des eaux froides, long de 8 m, mangeur de poissons et de phoques. ● dormeur (synonymes) nom masculin

Synonymes :

- arctocèbe

● dormeur, dormeuse nom Personne qui dort. Personne qui dort facilement ou beaucoup (souvent avec gros ou grand). ● dormeur, dormeuse (citations) nom Yves Bonnefoy Tours 1923 Le dormeur est une ombre, lui qui ouvre sa porte aux ombres. L'Improbable Mercure de France Ioánnis Papadhiamandopoúlos, dit Jean Moréas Athènes 1856-Paris 1910 Paris, ô noir dormeur, chant sur l'enclume, Et sourire dans les sanglots. Stances Mercure de France ● dormeur, dormeuse adjectif Se dit d'un poupon, d'un ours qui ferme les yeux quand on le couche.

dormeur, euse

n.

d1./d n. Personne qui dort, ou qui aime dormir.

d2./d n. m. Tourteau (crabe).

d3./d n. f. Boucle d'oreille formée d'une perle ou d'une pierre précieuse montée sur un pivot et serrée derrière l'oreille par un écrou.

d4./d n. f. (Antilles fr.) Voyante pratiquant l'hypnose.

⇒DORMEUR, EUSE, subst.

A.— [Désigne une pers. ou un animal]

1. Personne en train de dormir. Ces dormeurs qui ferment les yeux au matin pour ne point voir le rayon de lumière glissant entre les rideaux (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Hérit., 1884, p. 520). Dormeuse, amas doré d'ombres et d'abandons (VALÉRY, Poés., 1922, p. 122) :

• Je contemplais la belle dormeuse. Je rêvais à ce prince qui, comme un danseur, sur la pointe des pieds, arrive, et doucement, d'une longue caresse, réveille la belle au bois dormant... mais la dormeuse s'éveilla, m'aperçut.

GUÉHENNO, Journal d'une « Révolution », 1938, p. 102.

— Au fig. Ô dormeur éveillé, jusques à quand rêveras-tu debout, à la façon des somnambules? (AMIEL, Journal, 1866, p. 441).

— P. ext. Personne qui dort beaucoup et facilement, qui a une propension au sommeil. Il [Jean] est habituellement grand dormeur (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 66).

♦ Emploi adj. Peu dormeur, Grandet employait la moitié de ses nuits aux calculs (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 124). La marmotte est un animal dormeur (Ac. 1932).

2. Spéc. Dormeuse, subst. fém. Femme qui exerce diverses activités, se rapportant à la voyance ou en marge de la médecine légale, et dispense ses conseils après s'être concentrée en faisant semblant de dormir. (Quasi-)synon. guérisseuse, médium, voyante. Synon. rare dormante. J'irai voir le médecin et la dormeuse (CLAUDEL, Violaine, 1892, III, p. 539).

B.— [Désigne un animal] Petit crabe de l'Atlantique qui vit dans les anfractuosités des rochers où il se tient immobile comme s'il dormait. [Marcel] profitant de la marée basse, était parti dans les rochers pour essayer de trouver des « dormeurs » (THARAUD, Enf. perdus, 1948, p. 208).

Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIX^e et du XX^e s., sauf Ac.

C.— [Désigne un inanimé concr.] Dormeuse, subst. fém.

1. Vieilli. Chaise longue sur laquelle on peut s'étendre pour dormir. Sa nonchalante attitude sur la dormeuse (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 159). Causeuses et dormeuses faisant suite aux veilleuses du XVIII^e siècle (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 150).

2. Vieux

a) Voiture de voyage dans laquelle on pouvait s'étendre pour dormir. La jeune fille s'élança dans le briska établi en excellente dormeuse (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 524).

b) JOAILL. Boucle d'oreille dont la perle ou le diamant est monté sur pivot et qui se fixe à l'oreille par un écrou. Anton. pendeloque. Des dormeuses de brillants (cf. brillant² ex. 1).

Prononc. et Orth. :[], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1250 dormeur adj. (Règle cist., 594 ds T.-L.); 1845 ameubl. dormeuse subst. (BESCH.); 1871-72 id. « boucle d'oreilles » (Almanach Didot Bottin, p. 695 ds LITTRÉ, Suppl.). Dér. du rad. du verbe dormir; suff. -eur², -euse. Fréq. abs. littér. :354. Fréq. rel. littér. :XIX^e s. : a) 164, b) 500; XX^e s. : a) 558, b) 761. Bbg. DELAMAIRE (J.). Noms de crabes. Vie Lang. 1970, p. 324.

dormeur, euse [dɔʀmœʀ, øz] n.

ÉTYM. XIV^e; adj., v. 1250; de dormir.

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I N. m. et f.

1 Personne qui dort. || Les ronflements des dormeurs. || Une belle dormeuse. ⇒ Endormi(e).

1 Le dormeur s'éveilla, tant il en fut surpris (de son songe).

La Fontaine, Fables, XI, 4.

2 Dormeuse, amas doré d'ombres et d'abandons.

Valéry, Poésies, Charmes, « La dormeuse ».

3 Le rêve est donc l'existence normale du dormeur.

Cocteau, la Difficulté d'être, p. 89.

2 Personne qui aime à dormir; qui ressent le besoin de dormir longtemps (→ Abandon, cit. 9; chêne, cit. 2). || Un dormeur, une grande dormeuse.

4 J'avais été jusque-là grand dormeur (…)

Rousseau, les Confessions, VI.

5 Elle dort beaucoup, elle est devenue une dormeuse, c'est insuffisant : nuit et jour l'enfant continue à la manger, elle écoute et entend le grignotement incessant dans le ventre qu'il décharne, il lui a mangé les cuisses, les bras, les joues (…)

M. Duras, le Vice-consul, p. 18.

3 Adj. || Il est très dormeur, peu dormeur. || La marmotte, animal dormeur. — Poupée dormeuse : poupée dont les yeux se ferment, quand elle est dans la position horizontale.

♦ Fig. ⇒ Ensommeillé (fig.).

6 Le taxi s'arrêta au coin de la rue du Bac, dont le cours porte à cette heure des remous aventureux sous les façades dormeuses d'un peuple d'inspecteurs des Finances, de savetiers honoraires, de poètes.

A. Blondin, Monsieur Jadis, p. 30.

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II N. m. Régional. Crabe qui vit, immobile, dans les anfractuosités du sol. ⇒ Tourteau. En appos. || Crabe dormeur. — REM. Le mot est d'usage normal dans certaines régions (Ouest, Bretagne).

7 Alors je joindrais à ma part de prise un homard, une langouste ou l'un de ces gros crabes succulents que nous appelons des dormeurs.

P. Mac Orlan, l'Ancre de miséricorde, p. 193.

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HOM. (Du fém.) Dormeuse.

Encyclopédie Universelle. 2012.